اعباد الله شهدّوا بالجهر – لا اله الا الله
جريدة أخبار اليوم
(من كان آخر كلامه لا إله الا الله دخل الجنة ) قالها نبينا وحبيبنا محمد صلى الله عليه وسلم لمعاذ بن جبل ورواها هذا الأخير وهو يحتضر.
سمعت هذا الحديث الشريف مؤخرا وعادت بي الذاكرة الى أحداث انقلاب الصخيرات سنة 1971 وما واكبها من مشاهد مروعة ومواقف استثنائية لرجال عظام .
وهذه قصة احدهم: في الدقائق الأولى لتلك المجزرة التي قضى فيها أكثر من مائة من المدعوين مغاربة وأجانب نحبهم وجرح فيها العشرات.
ففي الوقت الذي كان يطلق فيها الرصاص على كل من يتحرك أو يرفع صوته عاينت المشهد الآتي :
كنا مجمعين قرب المسبح محاطين بالعسكر من كل جانب فيما أيدينا مرفوعة للسماء ، وفجأة طلب منا أن نخرج في اتجاه ملعب الغولف الذي يفصلنا عنه حائط . فكان علينا ان نمشي نحو الباب واحدا وراء الآخر وكنا نسمع إطلاق نار الرشاشات من خلف الحائط بدون توقف ،فتخيلنا أن كل من يصل الى الباب يلقى حتفه على الفور . كنا نمشي في بهو طويل مكون من صفين من العسكر على يميننا وشمالنا ولم يكن هناك أي إمكانية للتوقف أو الهروب من متابعة السير نحو الباب أي نحو فوهة الرشاشات . وفجأة سمعت صوتا ممن اقتربوا من الباب أي على شفا حفرة من الموت وكنت وراءه ببضعة أمتار. كان الصوت يصرخ : (أعباد الله شهدوا بالجهر ) تم يردد وهو رافع إصبعه للسماء( لا اله الا الله )، كان يلبس جلبابا أبيض فتساءلت من يكون هذا الأحمق الدي يستفز العسكر وقد يردوه قتيلا حتى قبل الوصول للباب وقد نموت معه نحن القريبين منه ، لاكن وفي نفس الآن تولد لدي شعور بالشكر والامتنان لهذا الإنسان الشجاع الذي يذكر الناس في عز الفتنة بالشهادة وهم على أمتار من الباب أي من الموت .
وقد خرجنا من الباب الي ملعب الغولف ولن يطلق علينا النار كما كنا نتخيل ، حيث ان ما كنا نسمعه انما هي طلقات في السماء لأسباب لن نعرف مغزاها ومقصدها إلا فيما بعد .
لقد قضيت مدة طويلة في البحث للتعرف عمن يكون ذلك الإنسان المسلم الشجاع المقدام االى أن أخبرني أحد الأصدقاء ممن عاش نفس المشهد أن ذلك الإنسان المؤمن والشجاع صاحب الجلباب الأبيض الذي رفع صوته متحديا أوامر المدججين بالسلاح لتذكير الناس بالشهادة إنما هو الزعيم علال الفاسي رحمه الله صاحب » النقد الداتي »ومبدع فلسفة « التعادلية » والذي سيتوفي ثلاثة سنين بعد هذا الحدث إثر سكتة قلبية وهو في ضيافة رئيس رومانيا في إطار الدفاع عن القضية الفلسطينية .
خمسون عاما مرت على هذا الحدث .. وإنما يظهر المعدن الحقيقي للرجال في المواقف الحالكة وفي ساعة العسر.
فرحمة الله عليك أيها الزعيم الكبير والعلامة والشاعر والسياسي المجاهد الذي ذكرتني بقراءة الشهادة وبترديد لا إله الا الله في ذلك اليوم المشؤوم.
إدريس الكتاني
سفير سابق
Traduction non publiée
Aux serviteurs de Dieu répétez à haute voix » il n’y a de Dieu que Allah «
(Celui dont les derniers paroles seront » il n’y a de dieu que Allah > entrera au paradis.
Notre prophète et bien-aimé Muhammad, que les prières et la paix de Dieu soient sur lui, l’aurait dit à Mouad ben Jabal, lequel l’aurait rapporté alors qu’il était sur son lit de mort . J’ai réentendu ce hadith charif ( citation du prophète ) récemment, et je me suis remémoré les événements du coup d’État de Skhirat du 10 juillet 1971, et les scènes horribles qui l’ont marquées, mais surtout le comportement exceptionnel de certains grands hommes dont voici l’histoire de l’un d’eux :
Dans les premières minutes de ce massacre, au cours duquel plus d’une centaine d’invités marocains et étrangers ont perdu la vie et des dizaines ont été blessés , et au moment où les jeunes mutins tiraient sur tout ce qui bouge ou qui osé à peine lever la voix, j’ai vécu la scène extraordinaire suivante :
Nous étions rassemblés au bord de la piscine, entourés de mutins de tous côtés, mains en l air, et soudain on nous a ordonne de sortir vers le terrain du golf, se trouvant de l autre côté du mur qui protège l a piscine . Nous devions marcher vers la porte un par un, en file indienne, tout en entendant les tirs des mitrailleuses et des basoca venant de derrière le mur sans relâche , ce qui nous avait fait croire que tous ceux qui atteindraient la porte mourraient sur le coup. Nous marchions donc dans ce long couloir composé de deux rangées de soldats à notre droite et à notre gauche, sans aucune possibilité d’échapper a ces exécutions sommaires , et alors que nous continuons à marcher vers la porte, c’est-à-dire vers la buse des mitrailleuses, j’ai entendu soudain une voix qui se lève parmi ceux qui sont déjà proche de la porte, c’est-à-dire au bord de la mise a mort, et qui crie en levant les doigts vers le ciel : « O serviteurs de Dieu ,témoignez à haute voix, dites : « Il n’y a de dieu que Allah et que Mohamed est son prophète ».
J’ai pensé dans un premier temps que cette cette désobéissance de la part de set personne insensée pourrait provoquer son exécution avant même d’ atteindre la porte et peut-être nous aussi qui étions près de lui avec lui, mais juste après cette première réaction j’ai eu un sentiment de gratitude envers cet homme courageux qui nous rappelle de lire chahada avant d accéder a la porte, c’est-à-dire de confronter la mort.
Finalement nous avons franchi cette porte donnant sur le terrain de golf sans que quiconque parmi nous ne soit abattus comme nous l’avions imaginé, car ce que nous entendions n était finalement que des coups de feu dans le ciel tirés par les mutins pour des raisons dont nous ne connaîtrons la signification que plus tard.
J’ai passé beaucoup de temps après cet événement, à chercher à savoir qui était cette personne exceptionnelle ,o combien courageuse , qui m’avait rappelée la chahada à ce moment crucial de ma vie ,jusqu’à ce qu’un ami qui a vécu la même scène ,me dise que cet homme exceptionnel habillé en djellaba blanche, qui a osé élever la voix au mépris des ordres strictes des mutins surexcités ,pour rappeler aux gens de lire chahada à haute voix ,n est autre que le leader du parti de l indépendance feu Allal al-Fassi, que Dieu ait son ame en miséricorde , l auteur du best-seller « l’auto-critique » et le concepteur de la « philosophie de taadoulia » (concept proche de l’égalitarisme équitable) ,qui va mourir trois ans après cet événement, emporté par une crise cardiaque, alors qu’il se trouvait en seance de travail avec le président roumain Ceausescu, dans le cadre d une mission en faveur de la cause palestinienne.
Cinquante ans se sont écoulés depuis cet événement, et je ne cesse de penser à cet homme dont le caractère courageux se révèle exceptionnel dans les situations les plus sombres . Que la miséricorde de Dieu soit sur vous, ô grand zaim, érudit, poète et politicien moudjahid, qui m’a rappelé la récitation de chahada « Il n’y a de dieu que Dieu » en ce jour fatidique.
Driss El Kettani
Ex ambassadeur
NB : je ne suis pas et je n ai jamais été membre du parti de l’Istiqlal . Je ne fais que rapporter un geste d un homme extraordinaire dans une situation exceptionnelle .